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Dans le fond je ne sais pas pourquoi je fais toutes ces images.

La question posée brutalement n' a pour moi aucune réponse valable et si elles arrivent elles sont toutes très incomplètes ou bien trop attendues, stéréotypées. Rares et courts  sont les moments de lucidité où il semble que l' on tienne une explication valable, profonde et faut il encore pouvoir la dire.

 Je ne sais pas définir comment un processus créatif se met en place et perdure, c' est un flux qui semble être autonome, il nait de lui même et s 'arrête de lui même.

Nécessité, insatisfaction, besoin de reconnaissance, recherche inlassable de sens, vanité, cupidité, simple plaisir... Je ne sais pas.

Ce que je sais c'est qu' il y a une dimension indéniablement magique à la création, magique dans le sens du mystère, du passage initiatique vers une connaissance sensible plus grande, vers un domaine où le lien avec l' invisible opère. Il y a assurément un lien avec la mort et le sacré.

B.M

"Me sont venus deux mots
face à tes toiles,
deux seulement d'abord,
puis beaucoup d'autres après ces deux-là bien sûr.
Les voici : MOURIR DEBOUT.
Pourquoi ces deux mots me sont-ils venus ?
Va savoir !
Mourir debout, expression métaphorique pour désigner la dignité de la fin ?
Mais concrètement, physiquement, on meurt souvent à l'horizontal.
Comme si
tes figures sortant du noir, portaient en elles, ni lâcheté ni pitié,
mais seulement une sorte de noblesse d'être là, 
regardant le temps qu'il faut,
nous regardant, juste le temps qu'il faut pour pouvoir partir définitivement,
dernier coup d'oeil, dernier clin d'oeil avant  l'abîme, la chute.
Ces hommes (il n'y a que des hommes, des hommes toujours des hommes) sortant du noir, soudain éclairés, dé-visagés par la lumière (ta lumière),
m'emmènent forcément au théâtre, dans un théâtre, dans Le théâtre, dans ton théâtre.
Il n'y a qu'au théâtre que les morts reviennent et peuvent se relever.

Il y a une mise en abîme de la mort dans tes tableaux, je le ressens fortement.
Face à eux,
eux tous, profilés sur le fond du noir éprouvant de la nuit,
je m'interroge, JE interroge :
qui sont-ils ? d'où viennent-t-ils ?
et le temps d'un instant, en retour,
ils  m'interrogent,
QUI est là ?

Une assemblée de fantômes fait retour soudain, pourrais-je dire.
Fantômes matérialisés par tes gestes tes couleurs tes coups de pinceaux sur la toile.
Comme si dans ces apparitions, ces effigies sur-colorées,
tu avais l'audace de rendre visible l'invisible : la présence."

Jean christophe Vermaut-Gauchy en 2011

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